Le dessin et moi

D’aussi loin que je me le rappelle, j’ai toujours aimé dessiner. C’est même le médium que j’ai utilisé pour raconter mes premières histoires. C’est un besoin, plus fort que moi, qui me pousse à mettre en image un personnage, une scène ou une émotion.

Tout comme pour l’écriture, j’ai toutefois mis mes crayons de côté trop longtemps. J’ai arrêté de dessiner activement à la fin de mon secondaire (Il y a douze ans déjà!). Mes études ont pris le devant dans mes priorités et mes «oeuvres» sont devenus de simples gribouillages dans mes cahiers d’école.

Car je souffrais de difficulté à me concentrer en classe et que tracer des lignes sans but précis me permettait de rester présente mentalement. J’ai même développé la mauvaise habitude de m’endormir lorsque je n’occupait pas mes mains à l’université. Quelle bonne étudiante je faisais, assise dans la première rangée, la bouche grande ouverte en train de ronfler dans le visage de mes professeurs.

Le gribouillage m’était vital, mais je ne créais plus vraiment. C’était rendu mécanique et dénué de sens. J’ai essayé de m’y remettre à maintes reprises, mais le talent semblait m’avoir quitté. Disons plutôt que mon jugement était plus critique que jamais envers moi-même. Je n’arrivais pas à représenter ce que je voulais, comme je le voulais et je me décourageais.

J’ai même testé un nouveau médium dans l’espoir de raviver la flamme. Je me suis acheté une tablette (Ipad Pro avec Apple pencil!) pour m’essayer au dessin numérique. Mon manque de connaissance dans les méthodes à utiliser m’a encore une fois fait croire à une absence de talent.

Je me suis donc cantonnée à quelques croquis inachevés. Pourtant je le sentais bien qu’il s’agissait d’une partie de moi qui s’effaçait tranquillement. Déjà, je commençais à perdre mes couleurs. La disparition du dessin chez moi n’était qu’un des symptômes de la dépression qui se profilait à l’horizon.

Un peu comme avec la lecture, je me bats pour retrouver le plaisir que j’éprouvais à pratiquer cette activité créative. Mon retour à l’écriture produit toutefois quelques étincelles. Plutôt que de créer de A à Z, je me trouve des modèles et je les modifie pour représenter les personnages de mon histoire. C’est un peu plus satisfaisant, car je vois un résultat fini qui me plaît.

Ainsi, il y a de l’espoir, je ne suis pas complètement brisée. Je sais qu’il faut que je laisse aller le jugement, que je me lance dans des projets simples et qu’il faut que j’en fasse plusieurs pour retrouver une aisance avec le crayon.

Depuis que je me suis remise à écrire mon histoire (le tome 1 est terminé maintenant), les croquis ont ainsi recommencé à apparaître dans mes cahiers de notes. Je me rends compte à présent qu’il me manque quelque chose que je n’ai plus depuis longtemps et qui me ferait du bien d’avoir : un nouveau cahier à dessin. Cela peut sembler une évidence, mais je viens tout juste d’y penser.

Entre-temps, je vais donc me concentrer sur mon cahier de mandalas à colorier que je viens de recevoir. C’est fou ce que ça fait du bien le coloriage.

Je crois que je suis sur la bonne voie. Avec un peu de chance (et de volonté), je pourrais peut-être vous présenter une de mes «œuvres» dans une prochaine publication.

Pour le moment, je vous présente un de mes projets de la dernière année (j’essaie beaucoup de choses en ce moment, il faut croire que je me cherche) qui consiste en un cahier de notes que j’ai mis en vente sur Amazon. Le motif de la couverture a été fait entièrement par moi. Il s’agit d’un de mes gribouillages chaotiques ordonnés.

https://www.amazon.ca/dp/B0C6W4BDKP

Trouvez-vous que je m’éparpille avec l’écriture, la lecture et le dessin?